La fièvre acheteuse

On parle d'une toxicomanie, mal connue, c'est l'addiction aux achats.

Ce qu'on appelle la fièvre acheteuse. Et ça concerne avant tout les femmes : les femmes plutôt jeunes, entre 30 et 40 ans. Et c'est loin d'être rare puisque ce trouble concernerait 2 à 8 % de la population.

Et si je dis trouble, c'est que les acheteurs compulsifs comme on les appelle ont un vrai problème.

C'est vrai que la société actuelle pousse en permanence à consommer. Beaucoup cèdent, les femmes et les enfants en premier. Mais il n'y a rien d'anormal à acheter un vêtement dont on a besoin ou simplement envie ; rien d'anormal non plus quand on a le moral un peu bas à se faire plaisir avec une paire de chaussures.

Rien d'anormal si ce comportement ne se répète pas trop souvent et surtout s'il est maîtrisé.

Ceux ou plutôt celles qui sont atteints de la fièvre acheteuse ne contrôlent plus leurs achats ; ils dépensent pour des objets dont ils n'ont aucun besoin. C'est donc très différent des collectionneurs, il n'y a pas de plaisir à posséder l'objet. C'est comme une pulsion, un besoin irrépressible. Une fois l'acte commis, la pulsion se calme, un certain bien être s'installe pas pour longtemps. Souvent le retour à la maison est difficile parce que l'acheteur se rend compte qu'il n'avait aucun besoin de ce qu'il a acquis. Le paquet n'est dans certains cas même pas ouvert. Et la redescente sur terre se fait dans la honte et la culpabilité.


D'autant que le conjoint apprécie peu les dépenses incessantes et inutiles, même si longtemps le compulsif cache ses achats à ses proches.

Aujourd'hui on considère ce trouble comme une véritable toxicomanie au même titre que l'alcool, la drogue ou la boulimie. L'aliment sert de réconfort au grand mangeur, l'achat, lui, renforce l'estime de soi et réduit l'anxiété. C'est une façon d'échapper à l'ennui, à la tristesse, de fuir la réalité ou de combler un manque affectif. Mais on l'a dit, cette réduction de l'anxiété ne dure qu'un temps, l'acte ne résoud rien, les difficultés personnelles profondes qui existent, ressurgissent très vite. Il faut donc prendre en charge ce trouble car il ne disparaît pas tout seul. Et il faut aider la personne avant qu'elle ne sombre dans la dépression ou qu'elle se trouve devant de graves difficultés familiales ou financières.

Car l'acheteur obéit à ses pulsions même s'il n'en a pas les moyens. Du coup, les dettes s'accumulent. Ce qui augmente l'angoisse.

Il faut donc en parler à son médecin qui conseillera très probablement une consultation psy. Des médicaments peuvent calmer l'anxiété mais une thérapie notamment comportementale est souvent indispensable.

Précisons pour finir que même s'ils sont peu nombreux, les acheteurs compulsifs, hommes, existent aussi. Et si les femmes se ruinent pour des vêtements, des chaussures, des bijoux, des objets de décoration, les hommes, eux, craquent pour les voitures, l'électronique ou les antiquités.

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